Dans la paisible vallée de Tavannes, loin des conflits internationaux, des hommes chargent une lourde machine dans un camion. Il s'agit d'une démineuse télécommandée destinée au Mozambique. Dans quelques jours, les techniciens jurassiens iront sur place pour former eux-mêmes les démineurs locaux.
La Fondation Digger, c'est une belle aventure humaine commencée il y a quelque 15 ans et qui résiste grâce à la pugnacité et au sacrifice salarial de son équipe mais aussi à la générosité de ses donateurs.
Ces dernières années, sous l'effet conjoint de l'attention portée par les medias au problème des mines anti personnelles et de la volonté internationale dy mettre un terme, un véritable marché du déminage humanitaire s'est créé. Malgré des efforts continus, la situation financière de la fondation est de plus en plus critique. Car dans ce micro milieu fortement concurrentiel, et qui nest pas exempt de corruption, l'éthique et la volonté de rester à but non lucratif se paient au prix fort : chômage technique et salaires en retard, voire pas versés, en sont le lot commun.
Dans ces conditions comment ne pas s'interroger, se remettre en question? Comment faire survivre un idéal strictement humanitaire dans un monde de concurrence globalisée?